10 déc. 2020

LE PETIT VERDOT


Façon Repaire de cartouche, Le petit Verdot est une adresse improbable, un bouge tenu façon Fort Chabrol par une unité nippone oenophile et exigeante... et dont le savoir faire en matière de cuisine bourgeoise, à l'ancienne mais tellement gourmande, ne se démentit pas au fil des ans... Une adresse à ne pas oublier au prétexte d'un confinement prolongé, d'une mise à l'écart prolongée des métiers de la Restauration, quand tant et tant de beaux et bons moments d'amitiés et de gourmandise se déroulent autour d'une valse d'assiettes et de flacons, au restaurant, des plus prestigieux au plus secrets d'entre eux... D'aucuns sans doute diront qu'ici l'accueil est assez, disons... réservé; quand... une fois passé cette première porte... grimpé à l'étage, on s'installe confortablement dans une salle confidentielle, pour choisir sur une carte courte et séduisante, un déjeuner gourmand qu'accompagneront de très beaux vins, proposés avec complicité (et retenue, nipponitude oblige...) par le maître des lieux... un bon moment d'échange, tout en "non-dits"... et on fera ici, clairement, un déjeuner gourmand, joliment accompagné, au décours duquel on n'hésitera pas à envisager d'y revenir... dès que ce p*** de confinement sera levé et que les choses, doucettement, repartiront. Non Il ne faudra pas oublier ces petites maisons gourmandes qui sont elles aussi une partie de l'âme gourmande de la gastronomie Française. 

Quelques images, convaincantes, d'un déjeuner qui, au fil des archives consultées ne varie guère mais au fond, ce sont de grands classiques, parfaitement exécutés, tout gourmandise, jusqu'au pain, exemplaire... en passant par les vins. Grande belle bouteille ici, que cette Côte Rôtie de chez Gangloff, qui était à pleine et belle maturité, tout en finesse, d'une formidable élégance, qui aura été le parfait compagnon d'un déjeuner tout simple, tellement bon... au cours duquel se sont succédés (comme souvent d'ailleurs si j'en crois les images d'archives...) le pied de porc en crépinette, qui est probablement le seul pied de porc que j'apprécie vraiment, entièrement désossé, augmenté de foie gras, et cuisiné en cromesqui... une petite merveille, si si...


La joue de boeuf au vin rouge, sur un gratin de macaronis, et quelques légumes de saison... un éloge à la cuisine bourgeoise, qui interpelle au fond du souvenir gourmand que tous nous portons... c'était un accord parfait avec le nectar de Gangloff... un instant d'émotion façon "madeleine de Proust", sans façons, sans chichis... tout dans le plaisir gourmand.


Souvenir enfin d'un dessert joliment ficelé... je ne suis pas un inconditionnel de la panna cotta mais l'idée de la revisiter un peu, balancer son côté un peu mou par le thé vert Matcha... une belle idée, un beau dessert et une quenelle de glace au fromage blanc... c'était bon. Très bon. Il ne faudra pas oublier ces petites maisons, repaires de gourmands... qui savent si bien accueillir et combler les gourmands... Le petit Verdot. Une sacrée belle adresse.