Non ce n'est pas notre première visite au café Lavinal... depuis bien des années, ce joli bistrot manucuré, dans le plus pur style Franco-Français, une petite merveille, presqu'un décor de cinéma... au beau milieu de Cazes-City, face au futur Chai dont le projet architectural a été confié à l'Architecte Pei (fils) et à propos duquel tous les visiteurs s'interrogent de l'harmonie esthétique -ou non- qu'il suscitera...
Par delà le charme de l'endroit, surtout à la tombée du jour, après longue promenade au travers le vignoble du Médoc, depuis Macau, Margaux ... jusqu'à Saint-Estèphe en passant par Cos, sur le chemin du retour, une halte gourmande au Café Lavinal que nous avions la faiblesse d'aimer plutôt bien, et du coup nous y aurons même fait deux dîners... sans grande émotion, et non sans critiques. Deux erreurs...

Le service est indifférent, tout à fait à côté de la plaque... ou disons à côté de la carte (incapable de l'expliquer), la sommellerie inexistante tout à fait se contentera de déboucher le flacon non sans une certaine emphase façon "très bon choix Monsieur" ... et plus jamais ne reverra-ton l'homme de l'art, au moins pour s'inquiéter d'emplir le verre des hôtes d'un soir "DIY". La carte des vins souffre (comme toujours en Bordelais : maladie chronique, incurable), de coefficients multiplicateurs indécents mais on peut trouver son bonheur (Ormes de Pez, ou vins d'ailleurs avec le Riesling Trimbach, autrement rafraîchissant que les entrées Bordelaises proposées, centrées sur de médiocres sauvignons mal ficelés)...

Carte courte, très courte, trop courte... heureusement pensera-t-on il y a l'ardoise, et là est un peu le hic... l'ardoise est fixe, figée... en tous cas entre deux passages la même semaine, et probablement depuis Juin au moins lorsqu'on lit les précédents commentaires ... Beaucoup plus impardonnable, l'oeuf mimosa est à l'évidence dressé à l'avance et la mayonnaise a eu "un peu chaud"... la limande Meunière n'est pas meunière du tout et vraiment pas convaincante... le ceviche de maigre est parfaitement foutraque, associant pêle-mêle du maigre, des agrumes, de la mangue, de l'ananas et de la pomme verte, vraiment pas défendable. Seul le risotto d'herbes emportera la conviction. Le reste est juste mal ficelé, comme si tout était préparé à l'avance et mis en place au dernier moment...



Oui et enfin, c'est un peu cher, surtout lorsque l'on est déçus. Le dessert ne rattrapera même pas le coup. Ici un Tiramisù qui n'en a que le nom et là un Chou façon Saint Honoré qui n'est qu'un churro coupé en deux, façon sandwich, un brin rassis, et joliment dressé d'un panache de chantilly et de sauce au chocolat sans âme. Gourmands, passez votre chemin, là on se moque ! Après tant d'années, il n'y aura plus dorénavant de halte au café Lavinal pour les mêmes raisons qui depuis plusieurs années déjà nous tiennent éloignés de Cordeillan-Bages où, là aussi on se moque du monde. L'oenotourisme et le principe bien établi que le visiteur est là pour se faire plumer avec délectation n'admet pas la médiocrité. Et ici c'est médiocre, vraiment très médiocre.