21 janv. 2022

SAINT JAMES - JULIEN DUMAS ... LA MER TOUT EN GOURMANDISE !

Dans son nouveau chez-lui à deux pas de la rue de la Pompe et de la porte Dauphine, Julien Dumas s'exprime, dans une ambiance chaleureuse, avec un service en salle bien calé et tout en attention sans jamais se faire pesant. Tout est joliment bien calé, jusques et y compris le bar (Dry Martini, sans peur et sans reproche, en verres rafraîchis, préparés justes... exactement comme prescrit : Xtra dry, straight up, Gin & Olives)... tout commence bien (très) et la carte des vins propose un très beau Côtes du Jura du domaine Macle, qui accompagnera le repas tout entier, le déjeuner s'annonce frappé au sceau de la gourmandise.




Inspiré, le Chef, qui a pour ouvrir le bal, revisité son fameux chou fleur, largement truffé (qu'il soit ici remercié ... special treat for truffle addict) et accompagné d'une sauce au vinaigre de Jerez. La Renaissance du chou-fleur se poursuit sous les doigts de Julien Dumas... un tout petit brin de croquant, un moelleux fondant sous-jacent, la truffe, le vinaire de Jerez, une petite merveille gourmande...





Et à suivre un improbable et délicieux maquereau, oui, au vin blanc... mais pas en boîte de ferraille, maquereau d'Ouessant, de Ladytempestaire... une vraie merveille, à peine cuit, avec ce qu'il faut d'apport iodé de caviar... délicat, fondant, roulant sur la langue, les petits plombs noirs font avec le maquereau une alliance magique... 






Enfin, clou du repas, La sole Merveilleuse, un monument... façon "belle meunière", augmentée d'une sauce au vin jaune, pour marquer un peu plus encore l'harmonique "savagnin" du repas. flanquée d'une purée truffée (une tuerie...), la gourmandise "no limit"... 




Dessert au coing pour terminer : coings pochés et confits, pomelos, crème fouettée, léger, facile, fondant, séduisant (ce qui n'est pas fréquent en matière de coing)... et maintenant il n'y a plus... qu'à recommencer !





Et quelques commentaires sous forme d'épilogue, après un joli dîner quelques jours plus tard, sur le thème d'une promenade, bien compliquée, ici et là à travers l'hexagone. Une chose est claire : il faut simplifier : tant les dressages que les harmonies gourmandes. Exercice : un plat, une saveur, un accord, rien de plus... peut-être un accord de septième, mais pas encore de quinte augmentée, pas d'accords diminués... la recherche d'harmoniques plus complexes doit résulter d'une expérience de la construction du menu, ne pas être plus qu'une "touche", l'invitation logique vers le plat suivant, simple comme une grille harmonique de blues. Simplifier au lieu d'empiler, et non conter une histoire improbable et dont au fond on se moque un peu; on est là pour se régaler, un peu de Mystère vaut mieux qu'un long feuilleton qui manque de lisibilité. Simplifier.