Autrefois une adresse tout en prestige, et depuis bien longtemps que je n'y étais allé, le décor a passablement changé et ce temple bourgeois de la restauration Parisienne (qui reçoit annuellement l'académie Goncourt en son salon exclusif, à l'étage) s'est mué en un genre de brasserie au luxe assez contemporain c'est à dire mal latéralisé. Un voiturier (c'est indispensable, tout à fait...) de qualité, un accueil de palace, stylé et tout se dégonfle un peu, le service étant certes attentionné mais maladroit aussi, pesant également, poussif enfin... Bref, pas top.
Les tables sont convenablement espacées et la décoration veut en "jeter"... c'est en somme pas trop mal réussi de ce côté. Quant à l'assiette, elle est disons... conservatrice, tout à fait conservatrice. Un siècle que je n'avais pas mangé un tel filet de bœuf (énoncé comme Châteaubriand, on ne pouvait pas faire moins dans ce temple de la littérature qui a vu le couronnement de Mazeline avec les Loups en 1932)... déficelé pour le poêler, chapeauté de quelques lames de truffe et d'une sauce Périgueux "comme dans le livre d'Escoffier" (puisqu'on en est aux livres, pourquoi se priver...?). Ah... les pommes allumettes étaient délicieuses...
Et aussi la tarte croustillante au citron-citron vert, et son sorbet au citron; rien de révolutionnaire mais elle était bonne. Le café juste acceptable, mais pas indispensable. Fin d'un mythe en quelque sorte; il paraît que le Goncourt demeure mais qui encore se souvient de Mazeline et des Loups...?